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Les dangers des PUFFS

 

LIENS: LA DEPECHE SANTÉ ENFANCE JEUNESSE.

Tabac : nouveaux usages, vrais dangers

La “puff”, cigarette électronique jetable, attire les plus jeunes par ses arômes sucrés.La “puff”, cigarette électronique jetable, attire les plus jeunes par ses arômes sucrés.

Le tabagisme a diminué en France. Mais les nouveaux usages, autour des cigarettes électroniques, ne sont pas sans danger. Les jeunes en sont les cibles. Le point à quelques jours de la journée mondiale sans tabac (31 mai).

 

À l’approche de la journée mondiale sans tabac, le 31 mai, la France reste encore un pays de fumeurs avec plus de trois adultes sur dix concernés en 2020 selon les données de Santé publique France. Mais la consommation a baissé au cours des dernières années, notamment entre 2016 et 2019 où près de 1,6 million de fumeurs ont arrêté la cigarette.

 

En 2021, l’observatoire français des drogues et tendances addictives relève cependant un report vers les autres produits du tabac comme le tabac à chauffer et la chicha qui bénéficient d’une image positive chez les adolescents et jeunes adultes. « On pourrait penser que les jeunes fument moins que les générations précédentes et que la cigarette classique est devenue ringarde. Mais la stratégie de l’industrie du tabac est toujours de séduire une nouvelle génération puisque son produit traditionnel tue 63 % de ses clients avant 69 ans », souligne le Dr Olivier Galera, médecin tabacologue à la clinique de Saint-Orens en Haute-Garonne (1).

 

« Puff », chicha, tabac chauffé

Les médecins observent ainsi avec crainte la montée de la « puff », une cigarette électronique jetable, permettant entre 300 et 600 bouffées pour un prix inférieur à 10 €. « Elles sont interdites à la vente aux mineurs mais les adolescents se les arrachent notamment via les réseaux sociaux. Ces produits aux arômes sucrés de pâte à tartiner, barbe à papa, fraise, sont faits pour les attirer mais ils contiennent dans la majorité des cas autour de 0,7 à 0,9mg de nicotine. La nicotine est la drogue la plus addictive disponible sur le marché légal ou illégal quand elle est administrée rapidement au cerveau comme c’est le cas de ces cigarettes électroniques. Cette génération de consommateurs n’aura peut-être jamais touché une cigarette classique mais va entrer dans l’addiction à la nicotine. Et on ne connaît pas les effets à long terme de ces produits qui paraissent moins nocifs (pas de goudrons cancérigènes, pas monoxyde de carbone, moins de particules fines) », complète le Dr Olivier Galera.

 

Autre produit générationnel, la chicha qui véhicule l’idée fausse que la fumée filtrée par l’eau est moins toxique. « C’est une aberration ! Lors d’une séance de chicha, on inhale 30 à 100 fois plus de monoxyde de carbone (toxique pour le cœur) qu’avec une cigarette classique », argumente le tabacologue qui rappelle aussi que fumer du cannabis, en plus des dangers de la combustion (comme la cigarette traditionnelle), «augmente l’effet de la nicotine et rend donc encore plus dépendant ».

 

Avec un look proche de la cigarette électronique, les produits de tabac à chauffer (IQOS, Ploom…) ne sont pas non plus inoffensifs. « Dans la cigarette électronique, vous chauffez un liquide à 60-80°, là vous vaporisez une petite barrette de tabac. C’est de la pyrolyse à 300 °qui fait apparaître de l’acénaphtène, un cancérigène puissant trois fois plus présent que dans une cigarette traditionnelle », explique encore le médecin.

 

Pour le sevrage, préférez les substituts nicotiniques

À l’unité de coordination d’aide au sevrage tabagique du CHU de Toulouse, le Dr Audrey Rabeau, pneumologue et oncologue confirme aussi que tous « ces produits ne sont pas sans risque pour la santé en raison de l’inhalation de substances cancérigènes et des effets inconnus à long terme de l’inhalation d’arômes et d’additifs. Ce ne sont pas là des médicaments mais des produits de consommation donc quand on les évoque pour le sevrage nous préférons orienter nos patients vers les substituts nicotiniques (patchs) à une dose suffisante. Ils sont désormais remboursés sans notion de durée et peuvent être prescrits par des médecins, des infirmières, des kinés, des sages-femmes ».

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