LIEN : CNSA
Le tabagisme des personnes âgées présente des risques importants pour leur santé. Les bénéfices à arrêter le tabac sont notables, même à un âge avancé.
Une faible prévalence tabagisme chez les personnes âgées.
Selon le baromètre de Santé Publique France, en 2020, la prévalence du tabagisme parmi les personnes de 76-85 ans n’était plus que de 4,8 % et de 4,1 % pour le tabagisme quotidien alors que 31,8 % des personnes âgées de 18 à 75 ans déclaraient fumer du tabac et 25,5 % fumaient quotidiennement.
Une proportion importante de fumeurs de longue date.
Les fumeurs âgés sont majoritairement des fumeurs qui ont derrière eux des décennies de tabagisme et qui ont commencé à une époque où fumer était la norme.
Une petite proportion d’entre eux s’est mise tardivement à fumer, ou s’est remise à fumer après une longue période d’arrêt, en raison de la survenue d’événements douloureux et stressants :
- deuil,
- rupture sentimentale,
- passage à la retraite,
- isolement social.
Tabagisme des personnes âgées : quels sont les risques ?
Le tabagisme est une cause majeure de maladies et d’aggravation de celles-ci tout au long de la vie. C’est la première cause de mortalité évitable. En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt des conséquences de son tabagisme.
Il n’existe pas de seuil au-dessous duquel fumer ne représente pas de risque. Par exemple, le risque d’être victime d’un cancer du poumon dépend du nombre de cigarettes que l’on fume chaque jour, mais également de l’ancienneté de son tabagisme. Le seul moyen efficace pour réduire ce risque est l’arrêt du tabac.
Un cancer sur trois est dû au tabagisme.
Le plus connu est le cancer du poumon, dont 80 à 90 % des cas sont liés au tabagisme actif. Mais d’autres cancers sont également causés par le tabac : gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus.
Le cancer de l’œsophage est plus fréquent en cas d’association du tabac et de l’alcool.
Le tabagisme actif peut être à l’origine des maladies cardio-vasculaires.
Fumer est un des principaux facteurs de risque d’infarctus du myocarde. D’autres maladies cardio-vasculaires sont également liées, en partie, à la fumée de tabac :
- les accidents vasculaires cérébraux,
- l’artérite des membres inférieurs,
- les anévrismes,
- l’hypertension artérielle.
La BPCO : une maladie respiratoire chronique essentiellement due au tabagisme.
La BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) est une maladie respiratoire chronique qui est essentiellement due au tabagisme. Cette maladie peut évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique. À tout stade de la maladie, le tabagisme est un facteur aggravant la maladie.
D’autres pathologies ont un lien ou sont aggravées par le tabagisme :
- les gastrites,
- les ulcères gastro-duodénaux,
- le diabète de type II,
- l’hypercholestérolémie,
- l’hypertriglycéridémie,
- l’eczéma,
- le psoriasis,
- le lupus,
- les infections ORL et dentaires,
- la cataracte et la DMLA (Dégénérescence maculaire liée à l’âge) pouvant aboutir à la cécité,
- la parodontite, maladie des gencives qui provoque le déchaussement et la perte des dents.
Le tabagisme peut aussi entraîner des carences en vitamines B et C, une altération des artères cérébrales (effets sur la mémoire, la vision, l’audition).
Le tabac : facteur de risque de maladie d’Alzheimer et de démence vasculaire.
Fumer multiplie les risques de maladie d’Alzheimer et de démence vasculaire, notamment si le tabagisme est associé au diabète, à l’hypertension artérielle, à l’obésité, à l’inactivité physique et à la dépression.
Le tabagisme passif semble également augmenter le risque de démence. Fumer expose à une baisse des capacités cognitives chez les plus de 65 ans. Par ailleurs, le déclin cognitif serait plus rapide chez les fumeurs de plus de 75 ans comparés aux anciens fumeurs du même âge qui ont arrêté de fumer.
Il n’y a pas d’âge pour arrêter de fumer.
Les bénéfices de l’arrêt de la consommation de tabac sont importants. Arrêter de fumer réduit la mortalité et l’évolution des maladies liées au tabac, particulièrement celles liées aux maladies cardio-vasculaires et au cancer broncho-pulmonaire.
L’arrêt de la consommation de tabac entraîne une diminution du risque de second cancer, améliore l’efficacité des traitements et diminue les complications lors des opérations chirurgicales.
Un certain nombre de fumeurs âgés considère qu’il n’y a plus de bénéfices à attendre de l’arrêt du tabac. Mais il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer.
Il existe toujours un bénéfice à l’arrêt du tabac quel que soit l’âge : arrêter de fumer à 40 ans améliore l’espérance de vie de 7 ans, arrêter à 50 ans améliore l’espérance de vie de 4 ans, arrêter à 60 ans améliore l’espérance de vie de 3 ans. (Source : Recommandations de bonne pratique, Arrêt de la consommation de tabac : du dépistage individuel au maintien de l’abstinence en premier recours, Haute autorité de santé, 2014)
Quand ils envisagent l’arrêt du tabac, les fumeurs âgés expriment les mêmes motivations que les fumeurs plus jeunes (par exemple la peur de la survenue d’une maladie ou le coût financier). Ils font également part des mêmes inquiétudes :
- perte d’une source importante de plaisir,
- inquiétude vis-à-vis du sevrage,
- risque d’échec du sevrage,
- majoration du stress,
- prise de poids, crainte de l’ennui.
Pourtant, les fumeurs âgés ont autant de chances, voire plus de chance, de réussir à arrêter de fumer que les fumeurs plus jeunes. Et arrêter de fumer améliore la qualité de vie.
Comment aider les fumeurs âgés à arrêter le tabac ?
L’aide par un professionnel (médecin, infirmier, psychologue, etc.) est toujours efficace. Un fumeur recevant de l’aide et voulant arrêter aura plus de chances d’y parvenir que celui voulant arrêter sans aide.
Le fumeur âgé, de la même manière que tous les fumeurs, peut en parler à son infirmière, son chirurgien-dentiste, son masseur-kinésithérapeute. Ils sont maintenant habilités à réaliser des prescriptions de substituts nicotiniques, pris en charge par l’Assurance maladie sans avance des frais. Il est également possible de demander des conseils à son pharmacien.
Il peut également en discuter avec son médecin. Ce dernier pourra le conseiller sur les différents traitements médicamenteux et non médicamenteux qui existent et qui peuvent compléter l’action des substituts nicotiniques.
Le soutien psychologique est une composante fondamentale de la prise en charge. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) peuvent également aider à l’arrêt du tabac. La liste des praticiens des TCC est disponible sur le site de l’Association française de thérapie cognitive et comportementale.